• La pandémie de Covid qui sévit actuellement continue de peser sur les indicateurs économiques. Les retards qui ont pu être pris au début de la campagne de vaccination et le risque de voir surgir de nouvelles variantes du virus engendrent une incertitude qui se fait sentir dans tous les secteurs.
• Le PIB a baissé de 6,1 % en 2020 dans l’UE. Cette baisse est plus forte que celle prévue il y a un an.
• Bien que des incertitudes entourent la voie que suivra la reprise, les prévisions relatives au PIB pour 2021 et 2022 laissent entrevoir des taux de croissance qui devraient atteindre 4,4 % en 2021 et 4,0 % en 2022.
• Les cours du pétrole ont augmenté à la fin de l’année 2020, par effet de rebond, tandis que les cours du minerai de fer ont connu une hausse de 26% % entre 2020 et 2021 en conséquence de la reprise chinoise.

 
Perspectives pour le produit intérieur brut (PIB)

  • La pandémie de Covid a continué à avoir, à l’échelle mondiale, un effet dévastateur sur la vie des citoyens en 2020. La crise a pesé lourdement sur de nombreux secteurs économiques. La production mondiale a fortement ralenti en raison des différentes mesures de confinement, aussi bien dans les économies avancées que dans les économies en développement. Le PIB mondial a diminué de 3 %, accusant une baisse plus importante au sein de l’UE (-6 %).
  • En raison de la réouverture des économies en 2020 avant la deuxième vague de contagion, le PIB a diminué moins fortement que prévu dans les Perspectives de l’économie mondiale (PEM) [World Economic Outlook (WEO)] du Fonds monétaire international (FMI) d’octobre 2020.1 Selon les PEM publiées en avril 2021, la projection pour la croissance mondiale de l’année en cours est de 6 % et devrait ralentir jusqu’à 4,4 % en 2022.
  • D’éventuels goulets d’étranglement et l’émergence possible de nouvelles mutations virales plus dangereuses constituent des éléments critiques qui pourraient mettre en péril et, par conséquent, retarder la reprise économique, ou même entraîner des séquelles économiques. Il règne donc une grande incertitude, et il convient de faire preuve d’une plus grande prudence que de coutume quant aux prévisions pour l’avenir.
  • L’action politique des gouvernements s’avère être une variable décisive de la reprise. Les perspectives de l’économie américaine ont été revues à la hausse, compte tenu des mesures d’aide massives allouées par le gouvernement Biden pour lutter contre la crise sanitaire et économique.
  • En Europe, par contre, la crise économique semble devoir perdurer, tant en raison des goulets d’étranglement qui ont freiné la vaccination au début de l’année que de l’incapacité à fournir des mesures d’aide comparables. Il en résulte des divergences croissantes entre les États-Unis et l’UE.2 À cela s’ajoute la cadence inégale, générée par des économies rouvertes et refermées entravées par les goulets d’étranglement susvisés, qui engendre des voies de reprise différentes.
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    FIGURE 1 : VARIATION EN POURCENTAGE DU PIB, À PRIX CONSTANTS


    Source : base de données du FMI sur les perspectives de l’économie mondiale, perspectives d’avril 2021 : World Economic Outlook Database, April 2021 (imf.org)
     

Barrières commerciales

  • Le commerce mondial devrait connaître une hausse de 8,4 %, alors que le tourisme risque de souffrir des incertitudes liées à la pandémie pendant une longue période. Les tendances protectionnistes qui existaient déjà avant la pandémie pourraient ralentir la reprise économique mondiale.

 
Prix des matières premières et production dans les branches liées à la navigation fluviale

  • En 2020, les restrictions imposées à la mobilité nationale et internationale ont provoqué une baisse de la demande de pétrole. Après le début prometteur de la campagne de vaccination, les prix ont augmenté de 41 % en 2021 par rapport à 2020. Or, les marchés à terme indiquent que cette augmentation traduit un effet de rebond et que les cours du pétrole reprendront leur tendance à la baisse dans les années à venir, pour descendre jusqu’à 52 dollars US le baril d’ici 2026.3
  • Par ailleurs, les difficultés rencontrées en raison des campagnes de vaccination et de la deuxième vague ont entraîné un affaiblissement de la demande de pétrole au début de l’année, soulignant une fois de plus le sentiment d’incertitude touchant tous les secteurs. Le niveau très modeste des cours du pétrole prévu pour les années à venir reflète également les projections selon lesquelles le PIB restera jusqu’en 2024 bien en deçà de la tendance pré-pandémique pour la plupart des pays. Cela étant, si la reprise économique est plus rapide et plus forte que prévu, la trajectoire des cours du pétrole sera certainement davantage orientée à la hausse.
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    FIGURE 2 : PÉTROLE BRUT, BRENT DATÉ, MÉLANGE LÉGER DE 38 API, POUR LE ROYAUME-UNI, EN DOLLARS US PAR BARIL


    Source: base de données du FMI sur les perspectives de l’économie mondiale, perspectives d’avril 2021
     

  • Les prix des métaux ont augmenté depuis 2017, et cette hausse s’est accélérée en 2021. Cette accélération résultait d’une augmentation de la demande de métaux de base à l’échelle mondiale et de l’effet de rebond de la reprise chinoise. En ce qui concerne le minerai de fer, son prix a connu une forte augmentation, soit 26 %, entre 2020 et 2021, poursuivant une tendance positive soutenue par la reprise de la production d’acier chinoise, qui représente aujourd’hui la plus grande part de la production sidérurgique mondiale. De manière générale, les prix des métaux et du minerai de fer devraient se maintenir, dans les années à venir, à un niveau aussi élevé qu’en 2021. La part de la production européenne d’acier au sein de la production mondiale continue de diminuer, tandis que la part de la Chine ne cesse d’augmenter.
  • L’augmentation générale qu’ont connu les prix des denrées alimentaires a été particulièrement forte pour les céréales et les huiles végétales. Plusieurs facteurs ont soutenu cette tendance en 2020, notamment les mauvaises récoltes enregistrées en Europe et dans la région des Grandes Plaines aux États-Unis, la forte demande émanant de la Chine et une taxe restrictive sur les exportations de blé prévue par la Russie, l’un des plus grands producteurs mondiaux de blé. Le résultat plus faible des récoltes en Europe tend à se faire sentir, non seulement en termes de prix, plus élevés, mais aussi en termes de transports de céréales, plus faibles, enregistrés en 2021 sur les voies navigables intérieures européennes (voir chapitre 8).